Page 113 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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ANXIETE ET DEPRESSION AU COURS DE LA
BRONCHOPNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE :
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DES FACTEURS PREDICTIFS DE SEVERITE ?
Introduction :
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est associée à une prévalence non
négligeable d'anxiété et de dépression souvent sous diagnostiquées. Ces comorbidités
psychologiques impactent non seulement la qualité de vie de ces patients mais également l’évolution
de la maladie.
But du travail : Evaluer la prévalence de l’anxiété et de la dépression chez les patients atteints de
BPCO et déterminer leurs impacts sur la sévérité de la maladie.
Méthodes :
Une étude transversale a été menée dans le service de pneumologie de l'hôpital Charles Nicole de
Tunis, incluant des patients atteints de BPCO à l’état stable. La sévérité de la dyspnée, des
symptômes et de l’incapacité à l’exercice était évaluée respectivement par les scores mMRC et CAT
et par le test de marche de six minutes. L’index BODE était calculé chez tous les patients. Ces
derniers ont répondu à une version adaptée du score HAD pour la dépression et l'anxiété.
Résultats :
Six femmes et 62 hommes ont été inclus (âge moyen=65 ans; GOLD D = 73%). La prévalence de
l'anxiété, de la dépression et de leur association était respectivement de 29%, 24% et 14%. Les
patients anxieux et dépressifs étaient plus symptomatiques selon le mMRC (p=0,003 et 0,008) et le
CAT (p=0,001 et 0,0001) et avaient un stade GOLD plus avancé (p=0,01 et 0,033) respectivement.
Cependant la sévérité de l’obstruction bronchique était comparable (p=0,7 et 0,2) respectivement.
Les patients dépressifs avaient un périmètre de marche plus réduit (p= 0,032) et des exacerbations
(p=0,017) et des hospitalisations plus fréquentes (p=0,016). Chez les patients souffrant d’anxiété, il
n’existait pas de différence statistiquement significative concernant la capacité à l’exercice ni le taux
d’exacerbations.
Toutefois, le taux d’hospitalisations était plus important (p=0,022). Par ailleurs, contrairement au
score HAD de l’anxiété, l’index BODE était significativement plus élevé (p=0,001) et corrélé au score
HAD dans le cas de la dépression (p=0,04, r=0,29) dans notre étude.
Conclusion :