Page 192 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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LA TUBERCULOSE PULMONAIRE CHEZ LES FUMEURS DE
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                                     NARGUILE: Y’A-T-IL DES PARTICULARITES?









               Introduction:

               La tuberculose reste l’une des premières causes de mortalité par maladies infectieuses. Sa forme
               pulmonaire  est  fréquente  dans  notre  pays.  Plusieurs  études  s’intéressent  à  l’impact  de  la
               consommation  de la  cigarette  sur  cette maladie toutefois  peu  d’études se  sont intéressées aux
               patients tuberculeux fumeurs de narguilé bien que celle-ci est de plus en plus répandue de par le
               monde.

               But  :  Le  but  de  notre  étude  est  de  rechercher  les  particularités  cliniques,  bactériologiques,
               radiologiques et évolutives de la tuberculose pulmonaire chez les fumeurs de narguilé.

               Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective sur deux ans, 130 patients, tous tabagiques,
               ont été colligés ayant une tuberculose pulmonaire confirmée et suivie sur au moins un an. Nous avons
               exclu 60 patients n’ayant pas totalisé le traitement ou décédé avant la fin de celui-ci.  Deux groupes
               ont été comparés: patients fumeurs de narguilé (N1=14) et patients non-fumeurs de narguilé (N2=56).

               Résultats :

               Tous sont de sexe masculin. L’âge moyen des patients de N1 était de 30,5±10.2 ans vs 42 ±14,9
               ans, (p=0.005) avec un niveau socio-économique plus bas (N1=71,4% vs N2= 44,6%, p=0,064).
               L’intensité moyenne de l’intoxication tabagique était de 15,4± 11,9 PA pour le N1 vs 29,4± 28,2 PA
               (p=0,075). La consommation de cannabis et de drogues dures étaient respectivement de N1=57,1%
               vs N2=1,8%, (p0,0001) et de N1=28,6% vs N2= 5,4%, (p=0,026). Des antécédents d’incarcération
               ont été notés dans les deux groupes (N1= 35,7% vs N2=7,1%, p=0,013). Des relations sexuelles non
               protégées  ont  été  rapportées  uniquement  dans  le  N1  (14,3%  vs  0%  ;  p=0,038).  Un  contage
               tuberculeux familial était plus fréquent dans le N1 (78,6% vs 35,7% p=0,038). Plus de formes de
               suppurations étaient notées dans le N1 (14,3% vs 12%, p=0.13). Sur le plan biologique, le rapport
               lymphocytes-PNN était plus important dans le N1 (5,3 vs 4,3, p>0.05). Un retard de négativation était
               plus noté dans le N1 (21,4% vs 44,6% ; p=0.098).

               Conclusion :

               Les patients fumeurs de narguilé avaient plus recours aux substances addictives. Ils présentaient un
               tableau radio-clinique plus sévère et plus de retard de négativations. Une prise en charge spécifique
               est obligatoire notamment des addictions associées.
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