Page 46 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE
OBSTRUCTIVE (BPCO) CHEZ LES CORONARIENS :
FREQUENCE ET RETENTISSEMENT SUR LA PATHOLOGIE
C11 CARDIAQUE
Introduction :
La prévalence de la BPCO semble être plus élevée chez les patients coronariens que dans la
population générale vu la présence de facteurs de risque commun entre ces deux maladies tels que
le tabagisme, le stress oxydatif, l'hypercoagulabilité. L'association d'une BPCO à la coronaropathie
sera responsable de l'aggravation de la dyspnée et de la majoration du handicap respiratoire chez
ces patients.
Le but de notre travail était de décrire la fréquence de la BPCO chez les sujets coronariens et
l'influence de la présence d'une BPCO sur la sévérité de l’atteinte coronaire.
Matériels et méthodes : Il s'agit d'une étude prospective transversale ayant inclus les patients âgés
de plus de 40 ans tabagiques et suivis pour une cardiopathie ischémique entre aout et décembre
2017. Une spirométrie a été réalisée chez tous les patients. La BPCO était définie par un rapport
VEMS/CVF0,7. Les patients ont été réparti en deux groupes : un groupe BPCO et un groupe non
BPCO. Une comparaison des caractéristiques cliniques et para cliniques entre ces deux groupes a
été faite.
Résultats : La fréquence de la BPCO était à 19,7% (24 patients). Ces derniers avaient un âge moyen
de 66,2 ans et un tabagisme moyen à 58,7 PA. L’hypertension artérielle était la comorbidité la plus
fréquente dans ce groupe (69,6%). La dyspnée d’effort était le signe respiratoire le plus fréquent
(76%), suivie par la toux grasse (56%) et les bronchites à répétition (36%). Le trouble ventilatoire était
léger, modéré, sévère et très sévère respectivement chez 25%, 62,5%, 8,3% et 4,2% des patients.
Le statut coronaire tri-tronculaire était le plus fréquent (52%) chez ces patients. L’angioplastie
coronaire était le moyen thérapeutique le plus indiqué (66,7%). En comparant le statut coronaire entre
les deux groupes, nous avons trouvé que les lésions menaçantes (68% vs 48,3%, p=0,03) et les
lésions tri-tronculaires (52% vs 28.7%, p=0,06) étaient plus fréquentes chez les sujets BPCO.
L’hypertension pulmonaire était significativement plus fréquente chez les patients BPCO (36% vs
10,3%, p=0,04).
Conclusion : L’atteinte coronaire semble être plus grave en cas de BPCO associée, d'où
l’importance de contrôler cette pathologie respiratoire par un traitement optimal permettant
d’améliorer la qualité de vie et le pronostic des patients.