Page 56 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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PROFIL DE L’ATTEINTE PULMONAIRE AU COURS DE LA
POLYARTHRITE RHUMATOIDE
C20
Introduction :
L’atteinte pulmonaire au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) reste encore souvent sous-
diagnostiquée, malgré sa sévérité et la morbi-mortalité qui lui est associée. L’utilisation de la TDM
thoracique en haute résolution a permis d’évaluer à la hausse la prévalence de cette atteinte, et de
mieux caractériser ses particularités.
Objectif : Etudier les caractéristiques de l’atteinte pulmonaire au cours de la PR.
Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de patients suivis pour PR associée à
une manifestation respiratoire, colligés au service de Pneumologie-Allergologie de l’hôpital Mongi
Slim, sur une période allant de Janvier 2017 jusqu’à Juillet 2019.
Résultats :
Trente-six patients ont été colligés (25 femmes et 11 hommes). L’age moyen était de 58.22±10 ans.
La prévalence du tabagisme était de 38.9%. Les manifestations respiratoires étaient marquées par
une toux sèche (47.2%), et une dyspnée (58.3%). La radiographie standard du thorax, retrouvait
essentiellement un syndrome interstitiel (44.4%), des nodules (19.4%), des opacités alvéolaires
(11.4%). A la TDM thoracique, les lésions élémentaires les plus fréquemment rencontrées étaient :
les nodules (52.8%), les bronchectasies (33.3%), un épaississement des lignes septales (30.6%), et
des signes de fibrose (22.2%). Au lavage bronchiolo-alvéolaire, la cellularité était supérieure à
250.000/mm3 dans 25% des cas, avec une moyenne de lymphocytose de 15.63±12.97%. Sur le plan
fonctionnel respiratoire, la moyenne de la capacité vitale forcée était de 77.02±17.32% et celle de la
capacité pulmonaire totale était de 80.42±17.47%. Trois-quarts des patients (75%) ont reçu du
Méthotrextate, environ un tiers (36.1%) étaient sous corticoïdes.
Conclusions :
Les premiers signes fonctionnels pulmonaires apparaissent souvent tardivement à un stade
radiologique déjà évolué. Un dépistage précoce pourrait permettre une meilleure prise en charge,
notamment devant le polymorphisme des lésions radiologiques et l’impact pulmonaire des
traitements utilisés.