Page 169 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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COLONISATION BACTERIENNE DANS LES DILATATIONS DES
BRONCHES : QUEL IMPACT SUR LA MALADIE ?
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Introduction : Les dilatations des bronches (DDB) est une maladie respiratoire chronique
caractérisée par une dilatation bronchique irréversible avec une clairance mucociliaire altérée
responsable d’infections bactériennes récurrentes.
But : Evaluer l’impact de la colonisation bactérienne au cours des dilatations des bronches sur le
devenir de la maladie.
Méthodes : Il s'agissait d'une étude rétrospective incluant des patients suivis pour DDB dans le
service de pneumologie de l'hôpital Charles Nicolle de Tunis. Deux groupes ont été définis ; G1 :
patients non colonisés ; G2 : patients colonisés. La colonisation a été définie par la détection d'au
moins deux isolats d'un organisme séparés d'au moins trois mois par an.
Résultats : Ont été inclus dans notre série 96 patients âgés en moyenne de 54.6 ans avec une légère
prédominance masculine (sexe ratio=1,06). Une colonisation bactérienne a été observée dans 28
cas (29%), causée respectivement par le Pseudomonas aeruginosa (53%), l’Haemophilus influenzae
(36%) et le Staphylococcus aureus (7%). Dans le groupe des patients colonisés, un retentissement
fonctionnel respiratoire a été noté chez 63% avec un VEMS moyen de 48% (p=0.02). Parmi les
colonisés, 35% étaient au stade d’insuffisance respiratoire chronique sévère imposant le recours à
une oxygénothérapie à domicile (p=0.046). Une association significative a été observée entre la
colonisation bactérienne et la fréquence d'exacerbation et d'hospitalisation (p 0,001) avec une durée
d’hospitalisation plus longue (p=0.012). La colonisation par le Pseudomonas aeruginosa, comparé à
l’Haemophilus influenzae, était associée à des exacerbations plus graves, avec un taux
d'hospitalisation plus élevé (p = 0,0015).
Conclusion : La colonisation bactérienne dans les dilatations des bronches parait augmenter le
risque et la gravité des exacerbations. La colonisation par le Pseudomonas aeruginosa, comparée à
celle par Haemophilus influenzae, semble induire plus d'hospitalisations.