Page 172 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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L’ABCES DU POUMON : UNE PATHOLOGIE ENCORE PRESENTE.
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Introduction :
L’abcès pulmonaire est une pathologie devenue de plus en plus rare depuis l’avènement de
l’antibiothérapie. Son pronostic dépend de la pathologie et du terrain sous-jacent.
Le but : est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques des patients ayant un abcès du
poumon et de préciser les facteurs de risque et la prise en charge thérapeutique de cette pathologie.
Méthode :
Étude rétrospective incluant 63 patients, tous de sexe masculin, hospitalisés pour abcès pulmonaire
entre janvier 2015 et juillet 2019.
Résultats :
L’âge moyen de nos patients était de 55 ans. Les patients étaient tabagiques dans 88,7% des cas et
éthyliques dans 14,5 %. Un patient était toxicomane. Des antécédents pulmonaires ont été notés
dans 43% des cas: il s’agit de DDB (19,3%), de BPCO (25,8%), d’asthme (8 %) et de cancer
pulmonaire (8%). Un antécédent de tuberculose pulmonaire a été noté dans 19 % des cas. Un terrain
d’immunodépression a été trouvé dans 30 % des cas : diabète (22 %), corticothérapie au long cours
chez un patient. L’association de douleur thoracique et de fièvre était le mode de révélation le plus
fréquent. La radiographie thoracique avait montré en plus du niveau hydro-aérique, une pleurésie
associée dans 27%. L’abcès pulmonaire était primitif dans 37 % des cas et secondaire dans 63 %
des cas : (bulle d’emphysème (22,5%), DDB (32,5%), kyste hydatique (7 %), cancer pulmonaire
(20%) et séquelles de tuberculose (17,5%)). L’abcès était un mode de révélation du cancer
bronchique dans 12% des cas. Un germe a été isolé dans 23% des cas: pyocyanique (n = 9),
Klebsiella pneumoniae (n = 2), Pneumocoque (n = 2), staphylocoque (n = 1), Sarratia (n = 1). En plus
de l’antibiothérapie un traitement chirurgical était indiqué chez 8 patients. L’évolution était marquée
par la récidive de l’abcès dans 14 % des cas.
Conclusion :
L’abcès pulmonaire est une pathologie grave du fait du terrain sous-jacent. Il nécessite une prise en
charge rapide et adéquate La mise en évidence du germe reste rare. La recherche d’une cause
secondaire est nécessaire qui reste toutefois dominée par les pathologies néoplasiques.