Page 81 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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DECORTICATION  PLEURALE:  FACTEURS  DE  MORBI-
                                    MORTALITE (A PROPOS DE 71 CAS)
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               Introduction

               La décortication pleurale consiste à rendre au poumon sa capacité de réexpansion en le libérant de
               la coque fibreuse qui l’engaine. Utilisée pour traiter les pachypleurites, cette intervention lourde est
               grevée d’une morbi-mortalité non négligeable, dont peu d’études scientifiques se sont intéressées à
               l’analyse des différents facteurs de risque.

               Patients et méthodes

               Nous avons conduit une étude rétrospective analytique incluant les cas de décortication pleurale
               pratiqués dans le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire du CHU Habib Bourguiba de
               Sfax durant la période allant de janvier 2009 au septembre 2019, et ceci afin d’identifier les facteurs
               de risque de morbi-mortalité post opératoire.

               Résultats

               Nous avons colligé 71 patients dont l’âge moyen était de 47 ans (avec des extrêmes de 6 semaines
               jusqu’à 82 ans) avec un sexe ratio de 3,5. Les diagnostics positif et étiologique de la pachypleurite
               étaient basés essentiellement sur les données radiologiques. Les pneumopathies communautaires
               présentaient l’étiologie la plus fréquente (52,1%). Les germes les plus fréquemment isolés étaient les
               bacilles gram négatif (10%). La décortication pleurale était indiquée essentiellement devant des
               empyèmes organisés, notamment des catégories 3 et 4 de l’ACCP (American College of Chest
               Physicians). Soixante-trois patients (soit 88,73%) ont eu une décortication totale, à poche ouverte et
               à travers une thoracotomie postéro-latérale (le reste des patients ont eu une décortication partielle
               par  vidéothoracoscopie).  Les  suites  opératoires  étaient  simples  dans  59,15%  des  cas.  Les
               complications post opératoires étaient dominées par les complications infectieuses dans 38% des
               cas (infection pariétale, persistance de l’empyème, septicémie, pyothorax, etc). Ces complications
               ont  été  corrélées  au  tabagisme  non  sevré  (p=0,011),  à  l’existence  d’antécédent  de  pathologie
               pulmonaire chronique (asthme, BPCO, DDB) (p=0.03) et à la présence de poumon emphysémateux
               (p=0,01).

                La mortalité était estimée à 7,05%. Les principaux facteurs de risque de mortalité étaient: l’âge >60
               ans (p=0,042), un stade de dyspnée ≥4 (p=0,027), une échelle PS ≥3 (p=0.006), un score ASA ≥3
               (p=0.039), un thoracoscore >1 (p=0), l’utilisation d’antibiothérapie initiale inadaptée (p=0.049), une
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