Page 180 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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LA SARCOÏDOSE CHEZ LES TABAGIQUES: Y A-T-IL DES
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                                     PARTICULARITÉS?










               Introduction : La relation directe entre le tabagisme et la sarcoïdose reste encore mal élucidée. Le
               rôle protecteur du tabagisme au cours de la sarcoïdose a été évoqué par certains auteurs.

               Le but de notre travail était d’étudier les particularités cliniques, para-cliniques et évolutives de la
               sarcoïdose chez les sujets tabagiques.

               Méthodes :

               Il s’agissait d’une étude rétrospective, colligeant les patients suivis au service de pneumologie de
               l’hôpital Charles Nicolle de Tunis, pour sarcoïdose thoracique. Nous avons collecté les données
               cliniques, biologiques et fonctionnelles de ces patients. Nous avons reparti les patients en deux
               groupes : G1 pour les fumeurs et G2 pour les non-fumeurs.

               Résultats :

               Ont été colligés 61 dossiers. Parmi nos patients, 19% étaient tabagiques. Les fumeurs étaient le plus
               souvent de sexe masculin (sexe-ratio=3 vs 0.09, p0.0001). Ils étaient plus jeunes (47 ±13 ans vs
               51±13  ans)  et  plus  symptomatiques  en  termes  de  dyspnée  (91%  vs  59%, p=0.034) et  douleur
               thoracique  (41%  vs  10%,  p=0,008).  Les  deux  groupes  étaient  comparables  en  termes  de
               comorbidités  (6%  vs  5,8%,  p=0.5),  d’anergie  tuberculinique  (83%  contre  95%,  p=0.37)  et  de
               phénotypage macrophagique de l’alvéolite (68% contre 65% pour G2, p=0.18). Par contre l’atteinte
               multi systémique était plus fréquente chez les non fumeurs (61% contre 46% pour G1). Pour l’atteinte
               respiratoire fonctionnelle, elle était plus sévère pour G1 (75% contre 50%) avec une CVF plus basse
               (63 ± 11% vs 73 ± 18% p=0.07). De même, le TVO était plus fréquent (18% vs 4%). La corticothérapie
               était plus fréquemment indiquée chez les tabagiques (91% contre 63% pour G2, p=0.09) sans que la
               différence soit statistiquement significative.

               Conclusions :

               Notre étude confirme les données de la littérature en termes de faible fréquence du tabagisme au
               cours de la sarcoïdose, notre chiffre se rapproche de ceux rapportés dans la littérature (11 à 18%).
               Le rôle protecteur prétendu du tabagisme contre la sarcoïdose serait expliqué par l’augmentation du
               nombre  de  macrophages  pulmonaires  engendrée  par  le  tabagisme,  ce  qui  concorde  avec  nos
               résultats où les fumeurs atteints de sarcoïdose avaient un taux abaissé de macrophages alvéolaires
               (68%)
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