Page 182 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2019
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LA SARCOÏDOSE THORACIQUE : DIAGNOSTIC PARFOIS
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DIFFICILE
Introduction :
Granulomatose de cause inconnue, la sarcoïdose est une maladie protéiforme avec une atteinte
pulmonaire quasi constante et souvent prédominante. Certaines présentations sont atypiques et
parfois même trompeuses rendant le diagnostic difficile. Ces atypies peuvent être d’ordre clinique,
radiologique ou biologique.
Objectif : Décrire les manifestations cliniques, radiologiques et biologiques atypiques au cours de la
sarcoïdose pulmonaire et illustrer les difficultés diagnostiques qui en découlent.
Méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant les patients suivis au service de
pneumologie de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour sarcoïdose médiastino-pulmonaire durant une
période de 18 ans.
Résultat : Ont été colligés 61 patients (13 hommes et 48 femmes) âgés en moyenne de 50,75 ans.
La présentation clinique atypique était représentée par les hémoptysies dans quatre cas, la douleur
thoracique dans 10 cas (16%) et l’altération profonde de l’état général dans 29% des cas. A l’imagerie,
les atypies étaient à type de condensations pseudo-tumorales (n=6), de distribution principalement
basale (n=2), d’adénopathie médiastinale unilatérale calcifiée (n=1) et de pleurésie (n=1). Concernant
la biologie, 57% des patients avaient des enzymes de conversions négatives, 60% avaient une IDR
positive et 76% ne présentant pas d’hypercalcémie. En dehors de la présentation atypique, la
difficulté diagnostique résidait aussi, dans la localisation extra-thoracique profonde non biopsiable,
tel que le cas de l’atteinte oculaire chez 4 patients.
La sarcoïdose prêtait à confusion avec une tuberculose pulmonaire (n=17), oculaire (n=4), hépatique
(n=1) et du cavum (n=2), avec un cancer du poumon (n=6), et avec un lymphome (n=15).
Le diagnostic était confirmé par les biopsies bronchiques étagées (n=4), la biopsie ganglionnaire
périphérique (n=8), et médiastinale (n=7), la biopsie d’une granulation du cavum (n=2) et par la
biopsie hépatique (n=1).
Conclusion : La sarcoïdose thoracique peut prendre des formes atypiques difficiles à diagnostiquer
d’où la nécessité d’y penser. En cas de doute, le recours à une confirmation histologique s’impose.